A look Into the Quebec Beer Past with Some of the Best Beer Content Creators Around

This beer hobby of mine has been going for almost twelve years now. And like any niche interest, things always change over time. That said, given that craft beer is relatively new and extremely popular these days, the industry has changed drastically over the last decade as brewing techniques and our communal palates have evolved drastically.

Twelve years is certainly a long time, but when you compare how our parents drank beer in North America, on the most part it was simply sticking to a brand – maybe they would splurge on an “import” once in a while, but in my experience it was generally one beer over and over.

When I began, IPA’s were bitter and malty, and compared to what we have now, it’s rather night and day. Evolution and pushing limits in craft beer has – and in my opinion – will continue to change quickly, perhaps even more quickly than in the past. This state of flux has in many ways been the driving factor for many beer geeks – we constantly want new and exciting. However, more recently we are seeing a trend in the opposite direction, where many craft drinkers want more simple and straightforward beers that are balanced and accessible.

This leads me to the topic at hand. Jacob Barrette (owner of 5e Baron and fellow beer nerd) commissioned several beer content creators to put together this articles in order to celebrate the beers that got us started in the first place. I loved this idea because it shines a light on several beers and breweries that have been with us the whole time through our communal journey. And despite many of these beers not being at the height of hype anymore, the below examples are brilliant classics that are still being made today – a testament to the fact that they are truly fantastic regardless of the current trending beer landscape.

So please join me in reading the amazing opinions of several of my peers as they describe the beers that sparked their passion for this industry (the article is written in both English and French depending on the author).

Quels sont vos trois icônes de la scène brassicole du Québec?

Martin Thibault, Le Coureur des Boires @lescoureursdesboires

Qui aurait dit il y a vingt, voire même dix ans, que la scène brassicole du Québec allait devenir une des plus riches et diverses sur la planète. À l’époque, nous n’en avions que pour les Américains, eux qui venaient de développer leurs propres houblons puissamment aromatiques et qui en utilisaient généreusement dans leurs versions pimpées du canon britannique. Ainsi, ils ont créé leur propre identité brassicole dans le moule « bigger is better ». Ou plutôt « hoppier makes me happier ». Pendant ce temps, les brasseurs les plus visionnaires du Québec étaient en train d’établir les fondations d’une culture gustative ouverte sur le monde et passionnée de toutes saveurs et méthodes de travail.

Trois bières ont pavé la route des grands crus brassicoles de chez nous. Il y en a d’autres évidemment, mais nul ne peut nier l’impact que ces trois bières ont eu sur quantité de brasseurs d’aujourd’hui. Les voici, sans ordre particulier :

Péché Mortel, de Dieu du Ciel!

De nos jours, des douzaines d’Imperial Stouts aromatisés au café sont brassés au Québec. Plusieurs centaines en Amérique du Nord même. Peu savent toutefois que deux bières sont responsables de cette explosion. La Speedway Stout, d’Alesmith (à San Diego) et… la Péché Mortel, de Dieu du Ciel! Le plus impressionnant dans tout ça, à mon humble avis, est que ces deux bières sont encore parmi les meilleures Imperial Stouts au monde dans leur catégorie et ce, malgré un nombre impressionnant de compétiteurs. C’est simple, un verre de Péché Mortel, c’est comme un gâteau tiramisu liquéfié.

Pour en savoir davantage sur l’histoire de sa consœur, la Speedway Stout, lisez ceci. Pour en apprendre comment torréfier l’orge brassicole – et voir qu’il y a de nombreux liens avec la torréfaction des grains de café – lisez ceci

Cerna Hora, de l’Amère à Boire

Deux décennies avant la venue d’une tendance pour les lagers de qualité chez nos microbrasseries, L’Amère à Boire travaillait déjà à se spécialiser en la matière. Deux décennies avant même que ce soit cool d’utiliser des levures niches, l’Amère à Boire visitait la République Tchèque en quête d’une souche qui donnerait une signature authentique à leur lager blonde. C’est à la brasserie Cerna Hora, en Moravie, que l’équipe a récolté ces ferments, entre autres grâce au fait que cette microbrasserie vieille de plusieurs siècles voulait changer sa souche principale pour une autre plus stable et subtile. Aujourd’hui, la Cerna Hora de Tchéquie est méconnaissable. Une lager blonde facile à boire, certes, mais sans personnalité propre. Si on veut goûter à cette bière dans sa splendeur d’origine… il faut aller au brouepub de Montréal! Dire que cette lager est une pionnière dans l’univers brassicole québécois est une évidence que l’on ne peut contester.

Pour avoir une meilleure idée d’où vient les levures de la Cerna Hora, regardez ceci.

Pour en apprendre davantage sur les différents styles de lagers de la République Tchèque, cliquez ici.

Flacatoune, de la Microbrasserie Charlevoix

Les Québécois ont toujours été reconnus, aux yeux des Américains surtout, comme étant d’excellents brasseurs de bières à la belge. Le lien linguistique avec les wallons francophones en est probablement pour cause. Une de ces bières qui a mis la barre très haute pour tout autre brasseur qui voulait se lancer dans un style belge est la Flacatoune. Raffinée et complexe, elle a toujours démontré l’équilibre parfait d’un caractère fermentaire épicé, de céréales délicatement miellées, d’une texture aérienne grâce à une prise de mousse naturelle et d’une buvabilité immense malgré son taux d’alcool (7%) plus élevé que la moyenne. Du grand art, rien de moins. Voici d’ailleurs ce que Beerism en disait… il y a dix ans!

Voici également un article présentant une méthode pour réaliser une prise de mousse naturelle en bouteille, une des particularités des bières à la belge comme la Flacatoune.

La Chopine @la.chopine

Effectuer une sélection de 3 bières qui constituent, de façon personnelle ou générale, une représentation des icônes du marché québécois de bières artisanales : voilà tout un défi à relever! Après avoir jonglé avec l’idée de faire une sélection des produits qui ont influencé mon parcours de consommatrice, j’ai plutôt opté pour un choix de bières qui sont toutes à la fois marquantes dans l’histoire brassicole québécoise et, également, exceptionnelles.

Perséide, de Pit Caribou

Pionnière de la spontanée au Québec, la Perséide a certainement tracé le chemin. Maintenant que cette méthode est autorisée par la Régie des alcools, quelques autres brasseries ont emboité le pas permettant, depuis 2017, de nous offrir une toute nouvelle sélection de produits de fermentation

À la façon des lambics belges, une fois inoculée en coolship par des levures et des bactéries sauvages provenant de l’environnement, la Perséide est vieillie en barriques. Depuis sa première version affinée en barrique de Whisky, deux autres ont été mises en marché jusqu’à la toute dernière, la no.3, qui est un assemblage de spontanées affinées entre une, deux et trois années en barrique de vin rouge. Elle est ensuite refermentée en bouteille pour une période minimale de 6 mois. On apprécie la Perséide pour ses flaveurs rustiques et de fruits à chair jaune, son côté légèrement boisé et son acidité lactique franche.

Saison Espinay, de Auval

Je boirais Espinay de la mythique brasserie de Val d’Espoir sans me lasser. Si elle figure sur ma liste des meilleures bières disponibles sur notre marché actuel au Québec, Auval aura aussi en 2016, lancé mon histoire d’amour avec les saisons. Un voyage fantastique en Gaspésie, où il était, à l’époque, facile de trouver chaque jour leurs belles bouteilles un peu partout. Les temps ont changé!

Avec son fabuleux bouquet rustique, ses saveurs florales, fermières, fruitées de citron et de pêche et boisées de la barrique de chêne, Espinay est élégante, équilibrée et délicate. Si les bières de Auval demeurent aussi convoitées, c’est certainement pour leur maîtrise de ces belles saisons à la signature distinctive.

Péché Mortel, de Dieu du Ciel!

On ne peut ignorer la qualité de ce fabuleux stout au café. Cette bière, réputée mondialement par les amateurs, a été une des pionnières en terme de rayonnement à l’international. Chaque année, on la déguste et la célèbre lors du Péché day, en plus d’attendre avec impatience ses différentes variantes. La plus célèbre et ma préférée est sans surprise la version Bourbon. Puisque mon intérêt pour les bières artisanales québécoises a d’abord débuté par la consommation de stouts, elle allait inévitablement se retrouver dans mon top 3 des icônes des bières québécoises. Quelques mots sur ce petit chef d’œuvre dans sa version Bourbon : À ses flaveurs torréfiées et son goût de café marqué s’ajoutent des notes caramélisées et de chocolat noir. Sa finale est chaleureuse et elle s’accompagne des saveurs boisées et vanillées de la barrique de bourbon. Finalement, dans l’ordre ou le désordre, je prends le temps de lever mon verre et de souligner les fabuleuses créations de brasseries ayant chacune à leur façon, marqué l’histoire de la bière au Québec, mais aussi mon parcours d’amatrice. Je pense à : Les Trois Mousquetaires, À la fût, Le Castor, Sutton, Hopfenstark, Robin et la Microbrasserie Charlevoix, pour n’en nommer que quelques-unes. Santé!

Nathan Lefebvre, Nathan Does Beer @nathandoesbeer & @BAOS

It’s no easy task to choose the three most iconic Québec beers, especially with the ways in which the scene has evolved in the past decade. The beers I chose are each “iconic” by different definitions, but their impact on craft beer in the province is undeniable.

Saison Espinay, Microbrasserie Auval

While farmhouse style beers might not have the widespread hype, or at least broad social media appeal of more modern style interpretations, they are a subset of beer styles that has perhaps has some of the most devoted supporters. It’s a segment of the beer scene that Québec has become something of a quiet giant for, with well established names like Brasserie Dunham, younger outfits like Robin Bière Naturelle, and everything in between.

However, in Québec, few are as coveted as Microbrasserie Auval of Val d’Espoir in Gaspésie. Since opening in 2015, they’ve become one of the most sought after breweries in the province. While they do have contemporary offerings like the popular Nordet IPA, their farmhouse ales are where they truly shine, and while I could have picked almost anything from their roster, for me, there’s no better choice than Saison Espinay. It’s a shining example of how the scene in Québec, while no doubt slaying the game of hazy IPAs, still make some of the best classic farmhouse style beers around, and people are rightly clamouring for them.

IPA, Les Trois Mousquetaires

With the proliferation of New England-style IPAs in almost every corner of the craft beer scene, it’s worth looking at some of the early examples in the province, to see where it grew from. To choose the most iconic example in Québec, it was a tough call between the IPA from Les Trois Mousquetaires, and IPA du Nord-Est from Boréale. Nord-Est unquestionably took the province more by storm, especially in its highly transportable short can format (at the time). LTM’s IPA was launched in 2016, preceding Nord-Est ever so slightly, which is why I chose it for this piece.

There were of course already some excellent examples of hop forward IPAs in the province at the time, such as Dieu du Ciel!’s Moralité and Le Castor’s Yakima, which fall more into the American IPA category, higher in bitterness, and with fruity hop flavours complimented by pine and hop resin. LTM’s IPA truly made a splash in the province with its notably cloudy appearance and prominent juicy fruit forward profile without the bitterness common to American IPAs. When initially distributed in LTM’s characteristic 750ml corked bottles, the IPA was known for having a painfully short shelf life, with hop flavours prone to dropping off in a matter of weeks. Six years later, with LTM’s IPA now appearing in cans, there’s no question that the scene’s adoption of haze has made leaps and bounds forward, arguably leapfrogging other scenes, with a handful of breweries making some of the best in the country.

Now you might be asking, “Hey idiot, if you’re going to name an iconic beer from Les Trois Mousquetaires, why wouldn’t you choose one of the classic Grande Cuvée bottles like Porter Baltique, Stoute Impériale, or Réserve de Noёl?”, to which I’d say, “Yeah, good point!” In and of themselves, any of those are probably objectively more iconic LTM beers. I chose the IPA due to its significance as a precursor to the adoption of “haze hype” in Québec.

Péché Mortel, Dieu du Ciel!

Having not conferred with the other authors on their picks for this piece, Péché Mortel is the beer I expect to be the most common selection. First brewed in their Montreal brewpub in 2001, Dieu du Ciel!’s signature imperial coffee stout is celebrated internationally every year on Journée Péché, where the original is featured alongside several special variants, including barrel aged versions, select coffee varietals, fruit additions, lactose-infused latte editions, and many more. With DDC’s recent branding overhaul in late 2020, it’s sporting a new label but is still packaged in their classic screw-top 341 ml bottles. It does not feel like an overstatement to say that Péché is the quintessential imperial coffee stout. With its international acclaim, it’s the beer that puts the Québec craft beer scene on the map. What else is there to say? It really is THE iconic Québec craft beer

Émilie Leclerc, La petite bière @la_petite_biere

Voici trois bières qui m’ont marquées/ qui ont marqué l’industrie québécoise selon moi. 🙂

IXPL, de Maltstrom

J’ai réalisé que les hybrides sont des belles portes d’entrées vers les styles moins accessibles pour nos papilles. Pour moi, ce fût la IXPL des prairies » qui mélangeait le style IPA et Lager (l’accronyme IXPL signifie India pale lager) qui apprivoisa mon palais aux saveurs des bières de fermentation basse. Quand j’ai commencé à boire de la bière, je DÉ-TES-TAIS tout ce qui ressemblait de proche (et même de loin lol) à de la Lager. Mais cette bière de fermentée à basse température était brassée dans l’optique de mettre l’accent sur l’aromatique des houblons, avec un gros houblonnage à cru et les saveurs du malt pilsner. Après l’avoir acheté plusieurs semaines de suite, ça m’a donnée envie de donner une chance aux lagers en général… et on connait la suite! 😛 Bien qu’à l’époque les hybrides étaient plutôt rare, c’est une pratique de plus en commune aujourd’hui, la rigidité des styles, même les plus classiques tombent, on diverge des recettes établies au profil d’ingrédients nouveaux ou parfois anciens, comme le sapin, la camerise, l’argousier, le thé des bois et autres herbes et fruits de partout au Québec qu’on utilisait couramment au temps de mes grands parents et qui reviennent au goût du jour en partie grâce à l’industrie.

Ta meilleure, de Lagabière

Une des première NEIPA que j’ai gouté faite au Québec. Suite à cette découverte, j’ai stoppé mon exil constant vers les États-Unis pour mes achats IPA, car j’ai réalisé qu’on avait une plus que “pas pire” scène brassicole au Québec. C’est aussi grâce à ce style, NEIPA, qui était peu connu à l’époque, que j’ai parti mon blog « La petite bière » il y a 5 ans 1/2. Bien que maintenant je ne la bois plus aussi souvent qu’avant (on a 75 “nouveautés bières” par semaine qui sortent sur les tablettes en moyenne au Québec aujourd’hui), il n ’en reste pas moins que c’est une bière que je recommande toujours à quelqu’un qui commence son exploration des bières artisanales, pour ce qu’elle représente pour moi, mais aussi parce que je suis certaine qu’elle sera fraîche, constante dans sa qualité et facilement trouvable.

Hazy, de Overhop

Cette dernière bière a un lien très personnel avec mon parcours d’amatrice brassicole. Paty et Tati de la Brasserie OverHop on été les premières personnes à manifester un désir de coalition avec le monstre étrange qu’est le #neipamonster !!! J’ai été une des premières personnes au Québec à la goûter, la Hazy. J’étais tu pas peu fière! Une brasserie du brésil qui connais énormément de succès là-bas, et qui ouvre une nouvelle division au Québec, m’offre à moi de goûter en primeur leur bière? So international baby!! 😛

Mais ça c’est pas arrêté là. Elles m’ont littéralement prises sous leurs ailes! Elles m’ont invité à la première brasse de Hazy faite au Québec, elle m’ont approchée pour faire ma première collaboration bière, elles me couvraient de cadeaux lors de festivals, des « special releases » etc.

Au début, je comprenais pas pourquoi elles « trippaient » sur moi de même, on a des vies très différentes pourtant, alors pourquoi autant d’intérêt? J’étais sidérée par la chaleur de leur accueil et je ne sentais pas ce mini malaise que je ressentais habituellement: Celui des sexes. Car à force de graviter dans le milieu, j’ai compris: On est tellement en minorité qu’on doit se tenir les coudes entre femmes. Faire bouclier commun et oublier nos différences pour avoir ultimement, une voix qui se fait entendre. À chaque fois que je vois une « Hazy » c’est un rappel de cet accueil.

Je l’ai appris à retardement, et une chance, car je crois que je ne me serais jamais lancée dans cette aventure bière. Je ne réalisais pas à l’époque à quel point nous étions une espèce en voie de disparition. J’utilise le terme « en voie de disparition » car, les femmes dans l’histoire de plusieurs sociétés, étaient celles qui étaient à l’origine de la production de la bière que ce soit pour leur homme, leur clan, leur société. Les gens ont oublié, le paysage est si différent aujourd’hui.

Quelles sont vos impressions de la scène brassicole québécoise actuelle et où vous voyez les choses se diriger dans les prochaines années?

Martin Thibault, Le Coureur des Boires

Dans 5 ans, est-ce que les brasseurs québécois auront trouvé une approche qui leur vaudra une identité claire sur la planète brassicole, à l’instar des Américains et leurs houblons?

Dans 5 ans, est-ce que les nouveaux classiques du Québec seront des recettes nordiques bien digestes, comme la Belle Saison, d’À l’Abri de la Tempête, la Grisette de l’Ourse, de Tête d’Allumette, ou la Fleur de Feu, de la Microbrasserie St-Pancrace?

Peu importe quelles bières seront vues comme étant des précurseurs de l’identité brassicole québécoise, il m’est évident que nos meilleurs brasseurs vont continuer d’innover tout en nous offrant une qualité inspirante. La barre est tout simplement trop haute maintenant pour que cela ne soit pas le cas.

La Chopine

Avec désormais plus de 300 microbrasseries dans le paysage, il n’est pas surprenant d’entendre à chaque nouvelle ouverture « Encore une autre !?». Bien que le marché puisse sembler saturé alors que les tablettes de nos détaillants préférés débordent de nouveaux arrivages chaque semaine, j’ose penser qu’il est possible qu’une industrie comportant autant de joueurs puisse être viable et prospère. Voici quelques-unes de mes observations :

Si certains choisissent davantage de miser sur une grande production afin de distribuer et d’offrir leurs produits à travers le Québec, on observe à la fois plusieurs brasseries artisanales proposant surtout une offre locale où le sentiment d’appartenance et l’esprit de communauté devient le cœur de leur réussite. Brasseries de quartier et de région ainsi que broue-pubs fidélisent leur clientèle et les rassemblent chez eux de différentes façons. De plus en plus on remarque des projets permettant d’intégrer et d’impliquer les microbrasseries dans leurs milieux. Pensons, par exemple, aux clubs cyclistes qui s’associent à des micros ou bien aux activités variées d’implication sociale tenues par les brasseries afin de soutenir la communauté locale. S’il y a énormément de produits sur nos tablettes, je ne crois pas qu’il y ait trop de broue-pubs et de brasseries de quartier. Je suis persuadée que l’intégration dans la communauté et l’implication sociale et culturelle des microbrasseries devient et sera pour plusieurs, un facteur de réussite et de longévité.

De toutes ces brasseries, on observe de plus en plus d’entreprises ayant décidé de spécialiser leur offre de produits plutôt que d’offrir une gamme variée. Si cette façon de faire permet certainement de se distinguer, elle permet également de miser sur la qualité des produits en faisant le choix de peaufiner recettes et méthodes. Pensons ici à Lagerbraü, Ippon ou Robin pour n’en nommer que quelques-unes. Une belle tendance à mon avis!

Finalement, les dernières années de l’industrie brassicole au Québec auront certainement permis de mettre le terme collaboration à l’avant plan. Si la pandémie aura probablement renouvelé l’envie de se rassembler et de créer de façon collaborative, on observe aussi cette tendance au niveau du marketing de marque, notamment par la création d’étiquettes, alors que plusieurs micros optent davantage pour renouveler leurs visuels en collaborant avec des artistes locaux plutôt que d’afficher uniquement une image de marque stable. L’entraide et la collaboration, de belles valeurs à continuer de promouvoir!

Bref, une industrie florissante, collaborative, spécialisée, inclusive et impliquée socialement et culturellement, c’est ce que je souhaite pour les années à venir! Santé!

Nathan Lefebvre, Nathan Does Beer

The evolution of the Québec craft beer scene has been interesting to observe, because it has not always followed the same trajectory as the beer scene as a whole, in pattern or timing. I’m not just talking about the explosion in popularity of New England style IPAs, although I will get to that. Québec has a number of breweries that had quietly been making some exceptional versions of beer styles years before they saw the boom in popularity that the beer social media community injected into it.

Take Microbrasserie À la Fût, for instance, who have been around since 2007, and have for years been making some of the wildest barrel aged sours in the province, not to mention even venturing into classic interpretations like Flanders Reds and their own versions of a Gueuze. Or Brasserie Dunham, who since 2011 have been one of the breweries that made Québec a destination for farmhouse beers, while also regularly putting out some of the most innovative barrel aged beers in the country. That’s just to pick a couple!

Jump forward to the mid to late 2010s when New England-style IPAs really took the craft beer world by storm. It was notable at the time that Québec was perhaps slower than other scenes to adopt the style, with some more established breweries a bit reluctant to bend to the hype. That said, you did start to see a handful of examples hit the scene, and in early 2017, Boréale’s IPA du Nord-Est arguably became the first NEIPA to really run wild in the province. A few years later, Québec started seeing breweries pop up that bucked the provincial trend and leaned hard into contemporary hop-forward styles, with the likes of Brasserie du Bas Canada, Messorem Bracitorium, BreWskey, Sir John, Emporium and more, focusing hard on thick haze, as well as big crazy pastry and bourbon barrel-aged stouts.

There’s a case to be made that a handful of these breweries are now putting out some of the best modern and innovative style beers in the country. Many of them have also balanced their lineups in the last couple of years by offering outstanding lagers, west coast IPAs, ambitious mixed fermentation beers, and more. Mixed into the scene are also some exceptional brewers focused almost entirely on lagers, like Silo and Mellön, and one who brews all their beers with brettanomyces!

All told, Québec craft beer has leapt forward into making some of the best contemporary beer styles around, while still having ample representation of its exceptional classic brewing roots. The marks that Dieu du Ciel!, Pit Caribou, and the like have made on the scene have not faded at all. From Outaouais, to Montreal, Québec City, and Gaspésie, there’s a craft beer destination to suit any taste.

Émilie Leclerc, La petite bière

Il y a en effet encore un grand « gatekeeping » du milieu qui efforce de ne rien vouloir changer, ils rebutent les gens qui dérogent du casting ou des manières de faire habituelles.

Moi, ma façon d’apprécier la bière c’est en visitant les brasseries et taprooms car j’ai droit à un poul unique de chaque grand centre, ville ou village que je visite. Parce que je trouve que peu de ressources existent sur le « beer travel », mais aussi parce que les itinéraires voyages existants sont souvent d’une perspective « beer geek only ». Moi, j’essaie d’aller toucher d’autres intérêts chez mon lecteur, tout en imposant la visite de microbrassries locales comme un incourtournable lors des voyages. Mon but n’est pas de convaincre les connaisseurs parce qu’ils sont déjà convaincu mais aller chercher ceux qui ont une curiosité mais qui n’osent pas. Alors j’adopte les codes visuels « qui flashent », qui attirent l’attention, tout en me réalisant en me lançant des défis comme directrice artistique et modèle. On s’entend, ça marche jusqu’ici?

Mais on m’invalide.

Il y a plusieurs façons d’aimer la bière et d’en faire une promotion « saine », alors pourquoi ma façon est moins valide? Parce que je suis une femme libre? Parce que mon exécution est différente? Parce que mon esthétique a pour conséquence un visuel plus « mainstream »? Parce que j’ai un bonnet de trop de soutient gorge? Parce que je parle de grands classique ou de brasseries qui ont été rachetées par des gros joueurs? Nécessairement pour une de ses raison, je dois cacher une hypocrisie quelconque. Imaginez comment ça me fait sentir. Imaginez l’anxiété que ça me créer au quotidien.

Pour moi, la bière c’est plus que de l’eau, du malt, du houblon et de la levure. C’est d’abord et avant tout un outil de célébration du territoire, un liant entre les gens, un catalyseur de culture et de société, un modèle d’économie circulaire et sur un plan plus personnel, une manière pour moi de m’exprimer artistiquement. Pourquoi ma vision est si vivement critiquée?

J’ai plusieurs amies de femmes qui se sont parti des blogs qui ont autant (ou +) de succès que le mien. Elles me parlent des belles rencontrent qu’elles font et des amitiés solides qu’elles développent avec leur communauté de femmes et d’hommes.

De mon côté, on a pas la même chose du tout, bien au contraire! Règle générale je récolte trolls, stalker et bulliyng. Je sais que tout ça est principalement provoqué par l’ignorance. On juge ce qu’on ne connait pas. J’essaie d’être compréhensive et d’éduquer avec compassion, mais les gens dans l’industrie sont trop peu à avoir cette écoute (et maturité disons nous les vraies choses) pour comprendre que j’appelle à l’aide par mes interventions. Je me sens incomprise, je sens que l’agression que je vit (et que je continue de vivre) est banalisée parce que « ha c’est juste des affaires de filles ». COMMON LES BOYS!! Aujourd’hui, je peux dire que cette ignorance m’indigne.

J’en suis rendue à avoir un fort désir: M’exiler pour être appréciée à ma juste valeur. J’ai une « écoeurantite » du rejet systémique de tout ce qui est différent du casting « homme-blanc-25-55ansavec-barbe-et-manche-de-tatoo ».

Parce que ce que le « gatekeeping » ne comprends pas c’est que si tu changes pas l’industrie, dans le long terme, tu l’éteins, tu la stigmatise.

HEUREUSEMENT qu’il y a des brasseries comme 4origines, 5e Baron, Over Hop, Beemer, Brewskey, Siboire, Isle de Garde, Shelton pour ne nommer que celles-là, qui voient l’unicité et la différence comme un avantage et non une menace. Mais à mon avis, ils sont trop peu. Bref, vous comprenez maintenant pourquoi je passe mon temps en Californie chez ma soeur depuis les derniers mois! 🙂

Pour 2023, je souhaite une grosse dose d’amour, d’éducation et d’ouverture à l’industrie, parce qu’il en manque cruellement en ce moment à mon avis.


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